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Animaux / Agriculture

L’hippocampe : un poisson mais pas que…

De la famille des Syngnathidae, l’hippocampe est une espèce étrangement épatante dont les seules occasions par lesquelles beaucoup le connaissent sont celles où il est prisonnier dans des fossiles. Effectivement, l’hippocampe est parmi les espèces les plus anciennes, et existe déjà depuis 40 millions d’années. Ce petit poisson, puisqu’il en est un, est d’une taille moyenne, avec une longueur entre 12 et 16 centimètres et pèse entre 40 g et 60 g. Le corps de l’hippocampe est composé de plaques osseuses, à la place d’écailles pour les autres poissons, l’ossature est constituée d’anneaux osseux. L’hippocampe, en tant que poisson, possède une nageoire dorsale, il ne possède pas de nageoire ventrale. Il est habillé d’une couleur brune ou noire parsemée de points blancs ou encore de points gris foncés.

L’hippocampe est doté d’un museau en forme de tube, lui permettant d’aspirer ses proies. Une queue préhensile lui sert de gouvernail, mais c’est aussi un organe avec lequel l’hippocampe s’accroche à des éléments aquatiques comme une feuille ou une algue. La vue est un sens très développé chez l’hippocampe, puisqu’il possède deux yeux mobiles dont l’un peut bouger sans entrainer l’autre. Ces yeux l’aident à repérer les proies, mais aussi à se protéger des prédateurs. L’hippocampe possède une petite couronne qui lui est individuelle, comme le sont les empreintes digitales chez l’homme. L’hippocampe est en abondance dans les eaux des côtes d’Atlantique, des eaux peu profondes de la Méditerranée et sur le littoral de la Mer Noire. L’hippocampe, malgré sa petite taille qui l’expose à divers dangers, peut vivre entre 2 et 4 ans.

L’hippocampe, le cheval de mer

L’hippocampe, avec sa morphologie fortement assimilée au cheval, est aussi appelé cheval de mer. Avec son physique, il est le seul poisson à avoir la faculté de nager en position verticale, la tête relevée constituant un angle 90° avec le corps. Son nez tubaire lui confère cette allure de cheval et sa queue préhensile dont l’extrémité s’enroule comme celle d’un singe lui attribue une apparence majestueuse. Le plus étonnant chez l’hippocampe, c’est cette poche ventrale qui fait penser à celle avec laquelle les femelles kangourou transportent leur petit. L’hippocampe garde toujours cette posture verticale pour se déplacer, pour se nourrir et même pour se reposer, quand il est accroché à des gorgones ou à des coraux.

L’hippocampe possède, en plus de sa nageoire dorsale, des petites nageoires pectorales près de la tête au niveau du cou. Les nageoires de l’hippocampe sont transparentes, voire invisibles. Certes, avec des nageoires de petite taille et fragiles, l’hippocampe ne peut entamer de grandes nages, mais elles donnent accès à des déplacements en pleine eau. La principale notion de protection chez l’hippocampe est le camouflage. Il peut alors se fondre dans le paysage marin quand il doit faire face à ses prédateurs, notamment aux raies, aux poisson-grenouilles, aux requins et autres populations marines. Pour pouvoir se cacher tout en étant apparent, l’hippocampe adopte la technique du mimétisme. Ainsi, l’hippocampe peut très bien s’habiller de la couleur du fond ou celle du support sur lequel il s’accroche. L’hippocampe est doté d’une capacité à reproduire même les taches, les marbrures, les bandes ou les points pour que leur forme ne soit pas découverte par les prédateurs, que même les contours de son corps s’estompent.

L’hippocampe et son système de reproduction surprenant

L’hippocampe est dépourvu de dents, il utilise son museau aspirant pour rattraper ses proies et se nourrir. L’hippocampe se nourrit principalement de minuscules crustacés qu’il cherche dans les algues et les coraux. Il peut aussi se nourrir d’œufs de poisson ou de larves, ou encore de plancton animal. L’hippocampe n’a pas la force d’ingurgiter une grosse quantité d’aliments, mais il s’alimente fréquemment en petite quantité. Ce système de pipetage permet à l’hippocampe de remplir ses besoins alimentaires quotidiens, mais cela requiert une grande concentration pour pouvoir saisir sa proie. Ingérée entière, comme l’hippocampe n’a pas de dents, la digestion de la proie demande un grand effort à laquelle l’hippocampe doit se soumettre.

Cette espèce est plutôt grégaire, il vit en groupe et se déplace en groupe pour mieux être en sécurité. L’hippocampe apprécie les courants marins plutôt chauds et ne s’aventure pas dans les profondeurs. La population d’hippocampes se concentre près du littoral, dans une eau peu profonde de 50 mètres au plus. Il se constitue un habitat dans les eaux tempérées et tropicales, l’hippocampe résiste mal au changement de température. L’hippocampe utilise surtout le procédé de reptation en rampant d’un support à un autre, la nage n’est sollicitée que pour se déplacer en l’absence de support.

L’hippocampe est un poisson qui se distingue par sa forme, mais aussi par ses caractéristiques reproductives.C’est un poisson mystérieux avec un système de reproduction extraordinaire qui consiste à inverser le rôle de la femelle et du mâle. Chez l’hippocampe, la parade nuptiale est favorable à la reproduction selon la température de l’eau. Dans les eaux chaudes méditerranéennes, les hippocampes s’accouplent entre le mois d’avril et le mois d’octobre. L’accouplement se fait entre le mois de mai et le mois de septembre dans les eaux de l’Atlantique et de la Manche. Pour se séduire et se retrouver, un couple d’hippocampe entame une parade nuptiale qui se traduit par une sorte de ballet, une danse gracieuse aux mouvements lents et langoureux. Les préliminaires avant l’accouplement consistent à des descentes et à des remontées dans l’eau, souvent interrompues par des arrêts ou en tournant sur eux-mêmes.

La particularité de la reproduction chez l’hippocampe est la gestation masculine, puisque ce sont les mâles qui vont porter les œufs et les embryons dans leur poche. La fécondation se passe dans l’appareil génital masculin, la femelle dépose entre une dizaine et une centaine d’œufs dans la poche ventrale de son partenaire. Cette procédure se passe avec une certaine grâce et rituel, quand le couple s’enlace, joue contre joue, et avec leur queue qui s’entremêlent, la femelle passe les œufs dans la poche du mâle. S’ensuit alors un grand moment de repos, pour l’un comme pour l’autre. La gestation dure alors entre 2 à 3 semaines, et c’est le mâle qui s’en occupe évidemment.

L’éclosion des œufs se fera même dans la poche de l’hippocampe mâle, et les embryons continueront à se mettre au chaud dedans jusqu’à ce que le père donne naissance à des bébés hippocampe et les fasse sortir, un à un. Les petits hippocampes mesurent entre 10 mm et 16 mm quand ils sont expulsés de la poche ventrale de leur père. À leur sortie, les hippocampes se regroupent, accrochés à une algue. L’adoption de la position verticale se fera après quelques jours et, la croissance se fait de façon rapide. L’hippocampe, à l’âge de un mois, mesure déjà 4 centimètres, il atteint les 5 centimètres à deux mois et gagne 2 centimètres de plus à trois mois. À l’âge adulte, les 12 à 16 centimètres sont atteints, ainsi qu’un poids estimé entre 40 et 60 g. L’hippocampe entame ses premières expériences sexuelles quand il atteint sa maturité, située entre 5 et 8 mois.

Pourquoi protéger l’hippocampe ?

On recense 44 espèces d’hippocampe qui vivent dans le fond maritime et les milieux aquatiques riches en algues. L’hippocampe, étant une espèce fascinante, fait souvent l’objet de convoitise des hommes. En effet, l’homme reste le principal prédateur de l’hippocampe, puisqu’il est très recherché pour peupler les aquariums. Beaucoup les capturent également pour en faire des objets de collections et d’ornement, en les transformant en porte-clés ou autres. En Asie, l’hippocampe est reconnu pour avoir des vertus aphrodisiaques, les asiatiques le consomment régulièrement. Toutes ces pratiques réduisent le nombre d’hippocampes et continuent à sévir sur l’espèce. En Chine, la pêche à l’hippocampe est très répandue, si certaines prises sont utilisées en médecine chinoise, d’autres sont séchées et vendues aux touristes. On recense plus de 20 millions d’individus qui sont pêchés chaque année, un nombre considérable et alarmant qui suscite la préoccupation des ONG et institutions protectrices des faunes.

Plusieurs études sont ainsi investies pour préserver l’hippocampe, entre autres le bassin d’Arcachon qui travaille sur la pérennisation de l’espèce. C’est aussi le cas du bassin de Thau servant d’observatoire de l’hippocampe en étudiant son mode de vie, ainsi que les mesures de prévention de sa disparition. La seconde cause qui pourrait compromettre la survie de cette espèce est la pollution du milieu aquatique. Parmi les espèces d’hippocampe, deux sont particulièrement menacées, à savoir l’hippocampe hérissé et  rayé, et sont inscrites dans la catégorie des espèces vulnérables par l’UICN.

Mieux connaître l’hippocampe dans son milieu

L’hippocampe est un poisson captivant et attractif que les documents et les films ne suffisent plus, il faut le voir en vrai. A cet effet, plusieurs zoos français permettent de l’observer. L’hippocampe, évoluant dans une parfaite reproduction de son milieu aquatique, offre un très beau spectacle, permettant de mieux le connaître. L’hippocampe est un poisson discret, le voir évoluer dans un milieu protégé permet de le rassurer. Un grand aquarium, élaboré avec soins et disposant des normes réglementaires, offre le plus beau des tableaux. Une expérience à vivre intensément et à renouveler autant que possible !

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